Concerts… ajout bienvenu [@mail en bas], si musique > 80% après 1941, pays Francophone, même format de données, avec lien-concert, '*' si création et '0€' si gratuit, max. 180 caractères +++
2024-10-26 - Sa (20.00) | Paris_Philharmonie | Balcon_ensemble | Stockhausen (Donnerstag aus Licht Acte 3, opéra) - …+++
2024-10-25 - Ve (20.00) | Paris_Opéra_Comique | Philharmonique_RF | Benjamin (Picture a Day like this, opéra, livret Crimp) - …+++
2024-10-24 - Je (19.30) | Bruxelles_LaMonnaie | Monnaie_Orchestre_chambre_choeurs | Defoort (The Time of Our Singing, opéra, reprise) - …+++
2024-10-12 - Sa (19.30) | Paris_LaScala | NinonHannecart | Filidei (Filastrocca), Aperghis (Dame seule, Pièce brève 4), Scelsi (Illustrazione 4), Cavanna (Etude 3), Perdigon (ST*) - …+++
2024-10-11 - Ve (20.00) | Paris_Philharmonie | Intercontemporain_ensemble | Iannotta (echo from afar, They left us, glass and stone, a stir among the stars) - …+++
2024-10-11 - Ve (19.30) | Paris_LaScala | Allexandre_The´veneau_Ould | Zavaro (Le Carnaval de Toumaï) - …+++
2024-10-07 - Lu (19.00) | Paris_CRR_rue_Madrid | CRR_orchestre | Jolivet (Concerto pour flûte et orchestre à cordes, Concertino pour trompette) - (0€)…+++
2024-10-06 - Di (16.30) | Metz_Arsenal | Latchoumia | Nancarrow (Tango), Riley (Simone's Lullaby), Crawford (Préludes 1-9, Piano Study in Mixed Accents) - …+++
2024-10-06 - Di (15.00) | Metz_Arsenal | Horvath | Riley (Chasing Satie*) - …+++
2024-10-06 - Di (11.00) | Metz_CentrePompidou | Dalibert_Ginsburgh_Horvath_Latchoumia | Eastman (Evil Nigger, Gay Guerilla, Crazy Nigger) - …+++
2024-10-05 - Sa (18.00) | Metz_Arsenal | Ginsburgh | Rzewski (Stop the war, De Profundis) - …+++
Orchestre-Grand-Instrumental | Orchestre-Grand-Voix | Orchestre-Petit-Instrumental | Orchestre-Petit-Voix | Orchestre-Instrumental-Electronique | Orchestre-Voix-Électronique | Concerto-Piano | Concerto-Violon | Concerto-Alto | Concerto-Violoncelle | Concerto-Double-Plus | Concerto-Flûte | Concerto-Clarinette | Concerto-Autres-Bois-Vents | Concerto-Percussions | Concerto-Divers | Ensemble-Instrumental | Ensemble-Voix | Ensemble-Électronique | Ensemble-Voix-Électronique | Électro-Pure-Tous-Types | Chambre-Avec-Electronique | Chambre-Cordes-Quatuor | Chambre-Cordes-Quintet-Plus | Chambre-Divers | Chambre-Duos-Trios | Solo-Piano-Claviers | Solo-Cordes | Solo-Flûte | Solo-Clarinette | Solo-Vents-Bois | Solo-Autres | Voix-Solistes-Seules-Ou-Accompagnement | Voix-Solistes-Chambre | Voix-Choral-Seules-Ou-Chambre | Opera-Chambre | Opera-Theâtre |
COMPO | CRÉA | TITRE | ANALYSE | TPS | VAL | NIV | N |
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Abrahamsen (Hans) | 1973 | Quatuor n°1, 10 Préludes (2 violons, alto, violoncelle) [21 ans] | Quatuor-Cordes. Dix courtes miniatures, marquées par la clarté ; la pièce pourrait se présenter comme un modèle pour l'esthétique de la Nouvelle Simplicité (lancée par Wolfgang Rihm, mais vite abandonnée par tous ses protagonistes, lui-même compris) ; un groupe de 10 préludes qui s'ouvrent dans l'atonalisme et finissent dans la tonalité néo-baroque (quasi un pastiche) ; le point de pivot est le 5ème, dans lequel le violoncelle joue une seule note répétée – «comme une horloge encore debout», dit le compositeur, comme de la neige fraîche, une feuille de papier vierge, un nouveau commencement ; au fur et à mesure que le 5ème prélude progresse, des lignes chromatiques construisent progressivement un accord ; de là, la pièce avance en sens inverse, vers la tonalité ; le 1er prélude, fortement atonal, suit une dynamique constante (avec des ostinatos motoriques) au sein de séquences allusives, énigmatiques ; le 2ème, est encore plus agité et les ostinatos sont des pizzicati ou des homophonies véhémentes (une danse quasi-baroque pour terminer) ; le 3ème s'épanche lentement et la couleur est recherchée par polyphonie, toujours avec forte atonalité mais teintée de tonalité (fin en suspension) ; le 4ème poursuit la progression vers la tonalité et vers le retour en arrière (Bartók), pour se terminer dans le mur ou l'absence ; le 5ème, charnière, égraine une très longue série de ponctuations aiguës au violoncelle (comme un pouls ou une horloge), dans la presque totale tonalité (avec quelques contrastes graves) ; le 6ème, dans l'unisson des cordes (assez graves et berceuses), s'épanche avec retenue (dans un style néo-romantique) ; le 7ème, d'abord plus enlevé, puis élégiaque, alterne espègleries et danse néo-baroque ; le 8ème entame d'emblée une ritournelle dansante un peu inquiétante (tournoyante) qui semble ne jamais vouloir s'arrêter, mais en réalité va lentement crescendo, jusqu'à une conclusion en pirouette ; le 9ème, reprend l'unisson des cordes, dans un style déclamatoire et mélodique ; le 10ème, s'allège dans une danse néo-baroque, un pastiche que n'aurait pas renié Vivaldi, pour conclure dans la fraîcheur et la gaité ; une version pour petit orchestre (3 hautbois (aussi cor anglais), 2 basson, 2 cor, 2 trompette, timbales, cordes) est égalemnt disponible ; Extrait-Vidéo [création : 1973 (date inconnue, probablement Reykjavik (Islande), modifié en 1976]. | 20 | xxx | +++ | N |
Abrahamsen (Hans) | 2012 | Quatuor n°4 (2 violons, alto, violoncelle) [60 ans] | Quatuor-Cordes. Une pièce plutôt en apesanteur qui a la particularité de passer d'une polarité de sons flûtés aigus aux violons (seulement dans le 1er mouvement, puis en sous-jacent et épisodiquement, ensuite) à une autre polarité très dominante mais cette fois dans les graves, ici souvent dans un registre grinçant ; le quatuor tient en 4 parties peu séparées, (1) Light and airy [léger et aérien] ("High in the Sky Singing"), plutôt lent et énigmatique, (2) With motion [avec mouvement] ("Dance of Light"), (3) Dark, heavy and earthy (with a heavy groove) [sombre, pesant et terrien (avec un rythme marqué et insistant)], (4) Gently Rocking (with utmost sensitivity, babbling) [se balançant doucement (avec grande sensibilité et comme un babillage)] qui semblent se répondre deux à deux et aussi divaguer de plus en plus intensément ; la 1ère est entièrement fait d'un soliloque quasiment sifflé (extrême aigu mais consonant) par les 2 violons vite entremêlés et ne semble aller nulle part (lent et erratique, peut-être onirique, peut-être nostalgique), le 2ème, un peu plus court, est une danse folklorisante au mouvement décidé mais mesuré (et sans réelle issue non plus, car les appuis sont instables), et ajoutent des tonalités médianes aux sifflements aigus (et moulte pizzicati par le duo de consonance grave qui fait contraste), le 3ème, long comme le 1er, mise sur le duo de consonance grave et reprend une lenteur erratique qui avance mais sans réelle orientation, avec certains pizzicati plus énergiques comme des points d'interrogation ponctuant un ostinato quasi-perpétuel, fortement asynchrone, aux cordes graves pincées (effet de guitare), accentuant l'impression d'erratisme, le 4ème, également court, revient sur la danse, mais cette fois tout est assez déréglé, voire déglingué, via les rythmes, les dissonances, les mélanges de timbres, et peu à peu l'ostinato semble se perdre, jusqu'à l'ellipse finale du vide ou de la vacuité, comme si les appels partiels à la mémoire précédents, de plus en plus troués, ne pouvaient que s'effondrer ; Extrait-Vidéo [création : 28 Avril 2012, Witten (Allemagne), par le quatuor Arditti]. | 20 | xxx | ++++ | N |
Babbitt (Milton) | 1954 | Quatuor n°2 (2 violons, alto, violoncelle) [38 ans] | Quatuor-Cordes. Une œuvre cérébrale caractéristique du style de Babbitt, qui reste difficile d'accès mais qui tranche par son efficacité et son inspiration, notamment par un contrepoint syncopé ; au menu, combinaisons, retours, verticalité, avec une série hexacorde chromatique initiale et son complément-retournement (pour aboutir aux fameux 12 sons dodécaphoniques) ; le travail sur la série est brillant-fascinant (et peut-être vain), par fragmentation, puis par de nombreuses interversions dans les hexacordes, et par un déploiement progressif (mais la pièce est courte : elle commence par des dialogues par paire avant d'aller à l'unisson des 4 instrumentistes) ; la composition est d'une complexité rythmique incroyable, et reste une gageure pour les interprètes ; Extrait-Vidéo [création : 1954 (USA)]... de la même veine, "Woodwind Quartet" (1953, avec des instruments à vent). | 15 | xxx | ++ | . |
Bedrossian (Franck) | 2007 | Tracé d'Ombres (2 violons, alto, violoncelle) [36 ans] | Quatuor-Cordes. Une pièce au son innovant, dense, foisonnant, énergique, très articulée, mais semblant éparpillée, tout en respectant une trajectoire assez linéaire, propulsive avec effet de stop and go ; la composition de cette pièce est librement inspirée du livre de Sören Kirkegaard, intitulé «L'Alternative» (dont un des chapitres est repris comme titre) et c'est important car l'impression nouvelle (pour une musique de saturation) qui en ressort est une hésitation permanente au cours d'un cheminement dynamique, comme des errements humains (et, en contre-plan, la hantise du silence) ; la forme procède par oppositions et transformations (rapides) de textures, souvent avec des phrases très courtes qui s'enchaînent et/ou se répètent ; en 3 sections continues et de durée comparable ; la 1ère commence par des frémissements infimes à la fois tenus et hésitants, à l'unisson et par une série de tournoiements et de virages (contrôlés) jusqu'à un climax–éclatement–tiraillement (mezzo forte), avant la reprise des tournoiements-interrogations jusqu'à cette fois l'extinction ; ensuite la pièce devient murmure (presqu'une déploration) avec quelques appels courts (presque impuissants) de plus en plus sinueux et ténus, qui s'amoncellent ; la 2ème, lente, laisse davantage l'initiative aux individualités (avec la même indécisions) conduisant à des désaccords sans résolution ou solution entre les instrumentistes ; elle s'établit dans le mystère (très ralenti mais toujours moteur) avec des irisations, des frottements, des spirales ennivrées, avec des variations de tempo successive (accélération ralentissement) pour s'éparpiller, en grossissant jusqu'à une nouvelle extinction, puis reprise du foisonnement est à nouveau extinction ; dans la 3ème, la pièce reprend sa motricité plus intense du début avec une accélération qui semble tendre vers un but qui se dérobe et de temps en temps des fulgurances qui semblent éruptives et aléatoires (mais sont en fait contrôlées) jusqu'à un ahanement suffocant contrasté par des pizzicati véhéments et une pirouette finale (suprême impasse!) ; un des jalons eesentiels du quatuor moderne, même si un brin trop court [création : 12 Mai 2005, à la Salle Cortot, Paris, révision : 30 Juin 2007, au festival d'Aix-en-Provence (France,)]. | 11 | xxxx | ++ | N |
Bertrand (Christophe) | 2011 | Quatuor n°2 (2 violons, alto, violoncelle) [30 ans] | Quatuor-Cordes. La pièce, courte et extrêmement virtusose, est d'un seul tenant (un seul mouvement), sans plus de répit que quelques moments d'unisson qui regonflent d'énergie l'implacable monstre à 4 instrumentistes ; elle est à la fois fidèle à la dramaturgie classique du quatuor en même temps qu'elle en fait voler en éclat les conventions ; à savoir, la création, programmée le 8 Septembre 2010 (seulement un peu plus d'une semaine avant son suicide, puis décalée en 2011) par le Quatuor Arditti n'a pas été totalement convaincante (impréparation des solistes? trop grande difficulté? manuscrit non finalisé? émotion paralysante?), mais une seconde exécution à Paris en 2014 a emporté l'adhésion pour en faire une sorte de parfait 2ème "Quatuor des Dissonances" après celui de Mozart (bien sûr) ; Extrait-Vidéo [création (posthume) : 24 Septembre 2011, à Strasbourg (France)] | 15 | xxxxx | ++ | N |
Birtwistle (Harrison) | 2008 | Tree of Strings (2 violons, alto, violoncelle) [74 ans] | Quatuor-Cordes. Une pièce en 1 seul mouvement aux sonorités inouies (principalement grâce à un jeu homophonique glissando par plusieurs des instrumentistes, 2, 3, ou même 4, le violoncelliste étant alors dans un registre très aigu) ; c'est une évocation nostalgique, mystérieuse et assez dramatique de ce qui a pu être perdu, en terme de culture musicale, avec la fuite des autochtones liée aux aléas de l'Histoire, dans l'île de Raasay (Les Hébrides) où le compositeur a résidé ; la pièce convoque un lent momentum et beaucoup de silences intermédiaires, le déclamatif dans lequel les thèmes sont introduits et développés étant parfois interrompu par des séquences brutales et impérieuses (comme des alertes percussives, souvent staccato et répétitives) par blocs sonores (si typiques du compositeur) ; le mystère est omniprésent (mais il apparaît et il disparaît comme une sorte de vague souvenir prégnant et allusif), la tension aussi, mais, elle est plus irrégulière, plus subtile, avec quelques interludes plus sereins ; rien ne semble défintif, même des motifs de danses, ici et là, qui semblent avorter ou s'évanouir comme la mémoire (d'un paradis perdu) ; une pièce pour un effectif rare chez le compositeur davantage focalisé sur les vents, les ensembles et orchestres, et l'opéra ; à savoir : pour symboliser la perte culturelle une mise en espace est organisée par l'ajout de 4 chaises vides derrière les 4 interprètes [création : 27 Avril 2008, au Festival de Witten (Allemagne), par le quatuor Arditti] | 30 | xxxx | +++ | N |
Boulez (Pierre) | 1949 | Livre pour Quatuor (2 violons, alto, violoncelle) [24 ans] | Quatuor-Cordes. Une œuvre ascétique-abstraite sans structure claire, d'écoute difficile, mais d'un extraordinaire pouvoir d'attraction par ses aspérités et ses silences, comme des soliloques, par sa vigueur, sa véhémence, et son alacrité ; une gageure pour les interprètes (la présence à une répétition est fascinante de difficulté et... de conflits potentiels), tellement difficile que le compositeur a décidé d'élargir cette œuvre à l'orchestre pour cordes en 1969 ; sur le plan historique, la pièce est importante car elle introduit un traitement sériel successif de tous les paramètres, prélude au sérialisme généralisé des "Structures" du premier Livre ; la pièce est d'exécution très difficile pour les interprètes (le tempo est parfois réduit d'un quart, pour rendre la pièce plus exécutable) et elle n'est toujours pas terminée au moment de la disparition du compositeur (en 1985, seulement 5 courts mouvements ou «feuillets», sur un total de 6, voire plus) et le compositeur l'a, un temps, retirée de son catalogue officiel au profit du "Livre pour Cordes" ; la pièce attend depuis 25 ans la finalisation (au moins) de son feuillet IV et c'est vraiment dommage, car outre le fait que c'est un des monuments du quatuor à cordes, autant sidérant que "La Grande Fugue" de Beethoven en son temps, c'est une expérience auditive inouïe qui parie sur des contraires généralisés (et superposés) dans tous les registres, sur des rythmes polymorphes complexes, et sur un chatoiement sonore infime qui ont plus qu'influencé Carter, Berio, Nono, Ferneyhough et tant d'autres ; enfin la création complète avec le 4ème mouvement finalisé par Jean-Louis Leleu et Philippe Manoury, d'après esquisses avancées, a lieu, le 10 Avril 2018 et alors la pièce, toujours difficile d'accès, fascine de bout en bout par sa cohérence enfin offerte et emporte par sa transcendance (dans l'intimisme solaire ou à l'opposé la fulgurance impérieuse) ; ce livre, dont on feuilette les pages au sens Mallarméen (oeuvre ouverte, aujourd'hui, les feuillets étant jouables dans la continuité, dans le désordre, ou par fragments séparés) comme une mémoire onirique qui constamment semble s'effacer, puis se ressourcer, s'impose comme la quintessence du labyrinthe des émotions, de la sensualité, de l'interconnexion des pensées présentes et précédentes, comme un rebond perpétuel, et plonge l'auditeur dans un état second éclaté à la fois inconscient par le mystère allusif (sérénité des phrases alanguies) et conscientisé (par les contrastes explosifs obtenus par les multiples types de pizzicati sur les cordes et de frappes sur le corps des instruments) ; Extrait-Vidéo [création privée : en 1949 à Paris, publique (partielle) : 15 Octobre 1955, à Donaueschingen (Allemagne) ; version quasi-complète des feuillants engagés (parties I a et b, II, III a, b, c, V, VI), 31 Mars 1985, par le Quatuor Arditti ; version révisée et racourcie (work in progress), 10 Décembre 2012, par le Quatuor Diotima ; version complète y compris de la partie IV pour quasiment 1 heure de musique, 10 Avril 2018, à Paris la Villette, par le Quatuor Diotima]. | 57 | xxxx | ++ | . |
Britten (Benjamin) | 1976 | Quatuor à cordes n°3 (2 violons, alto, violoncelle) [63 ans] | Quatuor-Cordes. Une des œuvres les plus difficiles et les plus belles de Britten, énigmatique, résignée et grinçante, en 5 mouvements ; son climat aussi bien que certains de ses éléments thématiques, notamment dans le dernier mouvement, renvoient à l'opéra "Death in Venice", créé 2 ans auparavant, notamment dans la passacaille ; la pièce commence par un thème ("duets" ou duos) en vaguelettes légères évoquant les clapotis modérés des canaux de Venise, puis pour les 2ème et 4ème mouvements suivants, est construite selon 2 courts scherzos extrêmes (d'abord, avec un ostinato rapide, ensuite avec un thème fugué ironique, presque burlesque), sertissant un 3ème mouvement, un superbe solo (surtout de violon), une lente, plaintive et douloureuse mélodie, pour se terminer (5ème mouvement) par une passacaille, en tant qu'adieu à la vie ; Extrait-Vidéo [création publique : 19 Décembre 1976, par le Quatuor Amadeus, juste après la mort du compositeur, le 4 Décembre]. | 29 | xxx | +++ | . |
Chostakovitch (Dimitri) | 1960 | Quatuor n°8 (2 violons, alto, violoncelle) [54 ans] | Quatuor-Cordes. Une œuvre de pleine maturité, célèbre par son 2ème mouvement aux rythmes endiablés et dansants ; en 5 mouvements, tous en mode mineur : largo (lent, triste, endeuillé ou glauque, canonique, dont le thème est repris, modifié ou transposé, ensuite), allegro molto (sardonique et vif), allegretto (assez serein ou mélancolique), largo (étrange, avec également la citation d'un chant révolutionnaire parmi les préférés de Lénine intitulé «Epuisé par les vicissitudes de l'emprisonnement»), largo (introduit par une fugue assez fluide, alangui et chromatique) ; comme souvent chez ce compositeur, la pièce foisonne d'autocitations (des symphonies n°1 et 8, du trio n°2 avec piano pour le thème Juif, du concerto n°1 pour violoncelle, de l'opéra "Lady Macbeth de Mzensk") : elle est largement autobiographique (motif DSCH omniprésent, comme un leitmotiv, y compris en ajoutant l'initiale du prénom en DDSCH), marquée par une crise dépressive (écrite en 3 jours, entre son inscription au parti et son initiation au Soviétisme), et romantiquement (et obsessionnellement) hantée par la mort (coups du destin par martellement répétés) ; un must d'une grande expressivité ; la pièce a également été orchestrée pour des cordes seules par Roudolf Barchaï, en 1967 et renommée alors "Symphonie de Chambre", avec l'accord du compositeur ; Extrait-Vidéo [création : 2 Octobre 1960, à Saint Petersbourg (Leningrad, alors), par le quatuor Beethoven]. | 19 | xxxx | +++++ | . |
Chostakovitch (Dimitri) | 1974 | Quatuor n°15 (2 violons, alto, violoncelle) [68 ans] | Quatuor-Cordes. Le dernier Quatuor (alors que Chostakovitch projetait d'en composer 24, un par mode majeur et mineur) est constitué uniquement d'adagios (six, mais de connotations diverses), centrés sur le souvenir, voire la nostalgie (pour certains analystes, comme un Requiem personnel) ; il s'ouvre sur une élégie douce, apaisante, puis suivent une sérénade contrastée, avec des accords plaqués et une sorte de valse, un intermezzo évoquant une course, un nocturne avec une cantilène sombre, mais chaleureuse, une marche funèbre, en pizzicato, et un épilogue, crescendo, entre tension et détente, pour finir en une vague énorme ; Extrait-Vidéo [création : 14 Novembre 1974, à Saint Petersbourg (Leningrad, alors)]. | 37 | xxxx | +++++ | . |
Crumb (George) | 1970 | Black Angels (2 violons, alto, violoncelle) [41 ans] | Quatuor électrique (4 instruments à cordes amplifiés et dérivés). Une œuvre, en quête de sonorités rares, dépaysante et étonnante (13 tableaux) par sa concision, par son austérité accessible, et par l'influence des traditions orientales : chuchotements, exclamations, sifflements par les interprètes qui, aussi, jouent des maracas, des gongs, et avec des verres de cristal (accordés) ; en référence au traumatisme de la guerre du Viêt-Nam, la mort est omniprésente avec des citations de la "Jeune fille et la Mort" de Schubert (au quart de la pièce) et des thèmes de Requiem (par exemple le "Dies Irae" Grégorien), avec la figure du diable, l'intervalle du Triton et la trille du diable de Tartini ; la pièce comprend 3 phases, départ (la pièce s'ouvre par un bourdonnement sur-aigu comme des insectes assez terrifiant), absence et retour, avec partout un effet fort de sur-réalisme, de sur-expression poétique amplifiée ; à noter les symboles de numérologie répétés, représentés par les chiffres 7 (le bien) et 13 (le diable) ; il faut aussi reconnaître la séquence où le quatuor mîme le son (flûté et métallique) de l'harmonica de verre ; une pièce devenue culte pour les formations de quatuor à cordes, par l'ambiance sonore et l'émotion produites ; Extrait-Vidéo [création : 23 Octobre 1970, à Ann Arbor, Michigan (USA)]. | 25 | xxxx | +++ | . |
Dusapin (Pascal) | 1989 | Time Zones, Quatuor n°2 (2 violons, alto, violoncelle) [34 ans] | Quatuor-Cordes. Une œuvre qui illustre bien le plaisir qu'a le compositeur à travailler la matière sonore ; le titre qui signifie fuseaux horaires, implique 24 courts mouvements (chacun commentant ou interrogeant ses voisins), un pour chaque fuseau horaire de la planète, souvent associés par paires, comme autant d'étapes ou de divagations d'une pensée itinérante (en zigzag) ; une belle originalité, un dialogue entre musiciens (souvent partiel à 2 ou 3) avec moult couleurs locales et l'irruption d'un fugato pour terminer sur un coup de théâtre ; Extrait-Vidéo [création : 19 Octobre 1989, Salle Favart, à Paris (France)]. | 31 | xxx | +++ | . |
Dutilleux (Henri) | 1977 | Quatuor Ainsi la Nuit (2 violons, alto, violoncelle) [61 ans] | Quatuor-Cordes. Une œuvre d'une grande beauté, faite de 7 sections brèves, souvent reliées par des parenthèses de coordination (avant, après) ; l"ensemble est plutôt contemplatif, mais pas ou faussement statique; à l'interprétation, la pièce peut être connotée par le nocturne, comme le veut le titre (et alors, elle est picturale) ou bien par la polyphonie (et alors, elle prend une dimension universelle); à noter que la fin juxtapose des courts motifs allusifs qui pourraient paraître d'une grande banalité, mais qui ressortent comme un écheveau où l'écoute littéralement erre : c'est la magie de la composition (et la valeur de l'œuvre qui résiste remarquablement au temps) ; Extrait-Vidéo [création : 6 Janvier 1977, à Paris]. | 17 | xxxx | ++++ | . |
Goeyvaerts (Karel) | 1986 | Quatuor De Zeven Zegels (2 violons, alto, violoncelle) [63 ans] | Quatuor-Cordes. Une œuvre marquante et savante (dont le matériau de base est repris du finale de son opéra "Aquarius") : avec 7 centres tonals stabilisés au moyen d'une triade majeure et avec une distribution des hauteurs interchangeables en combinaisons horizontales (en séquence) et en combinaison verticale (comme accords), une démarche encore fortement sérielle avec une structure circulaire, à construction symétrique autour d'un axe central, dans une pratique curieusement tonale ; en plus, microstructure et macrostructure se répondent : la forme est unique et découle du choix et de la combinaison du matériel tonal [création : 1986, lieu non précisé (Belgique)]. | 15 | xxx | +++ | . |
Greif (Olivier) | 2000 | Quatuor à cordes n°4 Ulysses (2 violons, alto, violoncelle) [50 ans] | Quatuor-Cordes. Une longue pièce en 7 mouvements (aux climats contrastés et aux rythmes extrêmement variés, alternant exaltation et morbidité), chacun avec un titre, une quintescence (sa quasi-dernière pièce) du style du compositeur fait de variété extrême, déroutant jusqu'à la provocation ; le premier de 10 minutes, "The Jew's Daughter" [la Fille du Juif], titre d'une ritournelle Irlandaise violemment antisémite (Greif était de famille Juive) dont la courte partition figure dans le génial roman «Ulysse» de James Joyce, en tant que lointaine référence littéraire, l'un des thèmes de ce mouvement, est d'abord grinçant (dissonant), modéré-enjoué comme une ballade dansante mais fantomatique, puis s'échappe (onirisme) pour finir à nouveau dans le grinçant (de plus en plus déréglé) ; le deuxième de 6 minutes, "Among the Death" [Parmi la Mort], est lent, suspendu, erratique, étiré et tendu, allusif, peut-être énigmatique, peut-être morbide, avec un lyrisme certain ; le troisième d'environ 6 minutes, "Ghost (Le Délégué de la Population paré du Costume de Cour)", est lent également, plutôt langoureux et sombre, mais contrasté par de soudaines fusées (impératives) ; le quatrième d'environ 5 minutes, "Bourbonnais" est une ballade (littéralement une bourrée) obsédante, d'abord modérée, puis un peu plus moteur et dansante, devenant sardonique et déréglée, jusqu'à une pirouette brusque ; le cinquième de 3 minutes, "Night Hunt (Paris 13 Septembre 1999)", est une danse, variant l'obsession précédente sur un mode plus enjoué, mais toujours sardonique (l'ombre du Chostakovitch sarcastique) ; le sixième de 3 minutes, "Hoopsa Boyaboy Hoopsa" est véhément, lent, au bord du précipice, à nouveau tendu et erratique, menant nulle part sauf à une tension plus forte, résolue par un retour au chuchotement désespéré ou seulement distancié ; le septième de 16 minutes, "Amaryllis (Amarillis)" avec, pour thème principal, Amarilli mia bella, du compositeur pré-baroque Giulio Caccini (1551-1618) et comme thème dansant (juste avant) un Kaddisch, mélodie Hébraïque, une prière sanctifiant le nom divin, souvent associé aux endeuillés, est plutôt rêveur, y compris sa fin qui semble ne jamais s'accomplir ; dans ce dernier mouvement, avec des ruptures de rythmes, des échappements inattendu ou un collage incongru (provocant), globalement assez animé (sauf le thème de Caccini, noble, articulé, mesuré, dérivant vers le post-romantisme et le chromatisme), plutôt dansant avec des réminiscences de phrases précédentes, le compositeur opte pour un contrepoint enchevétré entre les 4 instrumentistes qui porte la pièce vers une plus grande ambition d'écriture ; Extrait-Vidéo [création : 23 Avril 2000 à La Prée par le quatuor Syntonia (France)] | 48 | xxxx | +++ | . |
Kagel (Mauricio) | 1967 | Quatuor à cordes n°1 (2 violons, alto, violoncelle) [36 ans] | Quatuor-Cordes. Une pièce totalement à part dans le répertoire sur-encombré des cordes par quatre, confondante d'imagination (thématiques, enlacements des parties) et surtout par ses ajouts sonores hétérogènes pour «préparer» les instruments (comme le piano de John Cage, mais ici par l'insertion entre les cordes de trombones, de gommes, et par l'usage d'aiguilles à tricoter) ; note : il s'agit bien du 1er quatuor publié, un autre quatuor, 1 an plus tôt est parfois placé d'abord, mais il est inédit ; Extrait-Vidéo [création : 1967, lieu inconnu]... de la même veine, le Quatuor n°2, créé en même temps avec des détournements d'instruments comparables, et composé 2 ans plus tard. | 11 | xxx | ++ | . |
Lachenmann (Helmut) | 1972 | Quatuor à cordes n°1 Gran Torso (2 violons, alto, violoncelle) [37 ans] | Quatuor-Cordes. Une pièce décapante qui a marqué une étape clé du quatuor à cordes contemporain : au lieu de partir du son (ou de la note), il part des conditions mécaniques et énergétiques de la production du son, il ne vise pas ou peu à produire des sons bruitistes avec des instruments acoustiques (les instruments électroniques y parviennent), mais plutôt à personnifier les instruments par leurs actes (ou leur fonction), par exemple la fonction de frotter (cordes, archets), de presser, pincer, pousser, perforer ; le résultat n'est pas forcément mélodique (quoique), mais très expressif, tactile-sensoriel (physique), et polyphonique ; la pièce est aussi marquée par des constructions savantes notamment des transformations complexes, mais apparentes ; la pièce commence par des fragments épars en apparence, suivis de souffles, de jeux de rebonds de l'archet (innovants à l'époque) comme des ressorts, puis s'engage dans une exploration-découverte, comme une incursion dans l'inconnu (les frottements, les écroulements, les éclats durs) avec des sons dispersés jusqu'à une explosion grinçante (cisaillements mécaniques) qui revient périodiquement en alternance à ces longs épisodes éclatés, plus intimes ; vers son milieu temporel, la pièce s'immobilise sur un long tenu d'un son frotté à l'archet sur le cordier (le bras en bois) de l'alto et du violoncelle, produisant une sonorité semblable à un souffle, ou une respiration : il s'agit d'un seuil minimal de la musique, passage entre sa dé-construction et sa re-construction ; le sentiment de tension et de torsion de la matière est rendu d'une façon extraordinairement tangible dans ce quatuor innovateur qui a profondément influencé les jeunes générations de compositeurs, qu'il soit interprété de façon plutôt véhémente voire hystérique, ou au contraire plutôt intime voire confidentielle ; le titre peut se révéler ambigu, car la musique suggère davantage un effet de torsion extrême qu'un «grand torse» sculptural ; Extrait-Vidéo [création : 6 Mai 1972, à Brême ; version 1978 : 23 Avril 1978, Wittener Tage für neue Kammermusik, Witten (Allemagne)]... de la même veine, "Grido", moins radical (un peu) et moins difficile d'accès | 24 | xxxxx | + | . |
Ligeti (György) | 1968 | Quatuor à cordes n°2 (2 violons, alto, violoncelle) [45 ans] | Quatuor-Cordes. Un chef d'œuvre qui symbolise la modernité dans la continuité pour le quatuor à cordes : 5 mouvements, avec des parties externes, discursives, entourant 3 études, la première en harmonies lentes et balancées, la seconde en pointillisme, la troisième en gestes violents, quasi-possédés ; la pièce de résistance (magique) est le troisième mouvement, médian, entièrement en pizzicati (le premier mouvement commence par un long chuchotement, contrasté par des urgences irisées, l'ensemble étant statique, coloré et métallique, mis à part l'intermède médian) ; Extrait-Vidéo [création : 14 Décembre 1969, à Baden-Baden (Allemagne)]. | 22 | xxxxx | +++ | . |
Nono (Luigi) | 1980 | Fragmente-Stille an Diotima (2 violons, alto, violoncelle) [56 ans] | Quatuor-Cordes. Œuvre aride s'il en est (refus total de la séduction), mais d'une grande poésie, la pièce accapare l'attention par ses longs silences pesants (aux durées très précises, selon réaction du public) et par sa force, sa violence, soudaines, avec quelques bruits diffus, et enfin par ses courts événements musicaux (quelques notes tenues, une bribe de mélodie, un rapide rebond sur les cordes, des sonorités impalpables, à la limite de l'audible) ; la motricité est lente, sans cesse interrompue par le vide (vertigineux), par des interjections (fusées), par des soliloques inaboutis, par de rares continuos à l'unisson, sans issue, par des tensions intimes ; c'est une musique de verre à la fois transparente, froide et amorphe, dans le clair obscur du rayonnement sonore (le mystère reste total) qui littéralement magnétise l'oreille par fascination (comme le cobra !) ; la pièce a constitué aussi une innovation majeure par ses textures complexes (sourdes), ses granulations, ses couleurs (métalliques fluctuantes) ; pour l'anecdote, la partition emploie la gamme «énigmatique» des 4 "Pièces Sacrées" de Verdi (1897), comme dans sa dernière pièce "Hay que caminar, sonando" (1989) pour 2 violons (également superbe et difficile) ; à savoir aussi, la traduction littérale du titre en Français est déséquilibrée car Stille (silence en Allemand) n'a pas de pluriel ; Extrait-Vidéo [création : 2 Juin 1980, à Bonn (Allemagne)]... de la même veine, "Das atmende Klarsein" (1981), pour flûte, chœur et électronique live. | 64 | xxxxx | + | . |
Pesson (Gérard) | 2008 | Bitume - Quatuor n°2 (2 violons, alto, violoncelle) [50 ans] | Quatuor-Cordes. Une pièce fascinante par son souffle et son énergie (avec cassures et coups de gomme), par sa couleur noire (le titre), par ses ostinatos (battus ou pulsés, puis terminés en pirouette), par ses crissements (joués avec le crin), qui font défiler, par vagues, la fièvre (en quarte) des tremblements, les halètement aigus, les bégaiements d'un équilibre précaire, les galopements (pizzicati bloqués, la pièce est sous-titrée "Sérénade chevauchée"), l'ironie goguenarde parcellaire de rythmes pour automates, les songeries suspendues, en tricotant-cousant vaille que vaille les pièces du rêve ; magique, avec une part de maniaque (mais pas maniéré, ni pédant) ; la pièce commence sur une seule note (sur laquelle elle revient épisodiquement) et se termine sur une section plus rapide et rythmée ; à noter vers la fin, l'utilisation innovante des cordes en flûtes Andines (sur bois des instruments) qui permet une bouffée de dépaysement et un échappement à la noirceur ; bien que polyphonique, évidemment, la pièce joue davantage avec originalité sur les correspondances et les réponses horizontales ; Extrait-Vidéo [création : 13 Octobre 2008, au Théâtre des Bouffes du Nord, à Paris (France)] | 18 | xxxx | +++ | . |
Posadas (Alberto) | 2008 | Quatuor à cordes Liturgia Fractal (2 violons, alto, violoncelle) [41 ans] | Quatuor-Cordes. Un cycle phare du quatuor à cordes fait de 5 courts quatuors chacun d'un seul mouvement, durant entre 8 et presque 14 minutes, et chacun utilisant un modèle fractal ; le 1er s'ouvre sur des tournoiements métalliques frénétiques sur eux-mêmes (comme un frelon en vol, en modèle de mouvement Brownien), puis se déploie en alternant et superposant les envols énergiques, puissant (fortissimo) avec des ponctuations suraiguës, puis s'apaise un peu, statique, pour redémarrer crescendo jusqu'à l'embrasement (il sert également de cellule de base aux 4 autres) ; le 2ème (également Brownien, mais ici sur un mode plus lent et moins forte, certes avec des poussées courtes, jusqu'à l'apaisement final), commence par des interrogations lancinantes, puis mixe, en s'y fixant de plus en plus, des scintillements, des fourmillements, de type plutôt allusif, voire intime, sensible, à la limite écorché vif ; le 3ème, également puissant (davantage dans la véhémence éventuelle) fonctionne sur des trajectoires très reconnaissables (selon le mathématicien fondateur de la théorie des fractales, Mandelbrot) qui s'intriquent, avec encore des poussées cette fois avortées et des relâchements tremblés, moins agressifs (avec un certain abandon sensuel), jusqu'à un finale d'une complexité et d'une beauté extatiques ; le 4ème divise les 4 instrumentistes en 2 groupes, le premier violon solo (avec notamment 2 cadences, impérieuses, d'une grande difficulté d'exécution) et les autres cordistes (qui accompagnent ou s'immiscent, s'entrelaçant avec le soliste), avec pour résultante une sorte de discours passionné, énivré et fier, nimbé d'un chatoiement vibrionnant, voire fébrile (parfois même exaspéré) ; le 5ème, encore puissant, mais plus sombre, joue davantage sur les arborescences, en combinant des séries de soubresauts haletants (presque des fusées) à des fils qui s'entremêlent (voire s'emmêlent, pour paraître se perdre complètement dans un trou béant) ; une pièce exceptionnelle où l'on retient son souffle et qui donne un sentiment d'étrange fascination (jusqu'à l'assujettissement drogué), d'équilibre-déséquilibre uniques (en raison du jeu sur les rythmes, parfois synchrones, le plus souvent asynchrones, et même décalés-bancals), et de dynamisme-statisme (avec une dose de faux surplace) ; Extrait-Vidéo-I [création : 2004, à Bruxelles, pour le 1er, puis en Juin 2007, à la Casa Musica, pour le 2ème et le 3ème, et, 2 Octobre 2008, pour le 5ème et l'intégralité des 5 quatuors associés, au Festival Musica de Strasbourg (France)] | 53 | xxxx | ++ | N |
Reich (Steve) | 1988 | Different Trains (quatuor à cordes et bande) [52 ans] | Quatuor-Bande. Une œuvre qui associe un vrai quatuor à cordes et, pré-enregistrés, des extraits de conversation, des bruits de trains (Européens et Américains des années 30-40), et 3 quatuors à cordes enregistrés séparément et transférés sur bande magnétique à l'aide d'un échantillonneur (sampler) et d'un ordinateur (les paroles et les textes pré-enregistrés génèrent les lignes musicales et le matériau à interpréter pour les instrumentistes, ce qui constitue une réelle originalité et crée une sorte d'écho ou de dialogue particulièrement réaliste) ; littéralement, les instruments imitent la mélodie de chaque discours (haché, tendu, abandonné, etc.) ; l'idée de la pièce tient à la double réminiscence des navettes en train entre ses 2 parents divorcés, entre New York et Los Angeles, accompagné de sa gouvernante de 1939 à 1942, et parallèlement (étant Juif), des déportations en train en Europe pendant cette période ; la pièce est caractérisée par une grande intensité et tension (par exemple, scansion des années de la guerre), par la flexibilité-ductibilité et par un drame sombre, à la fois dans le présent et par la réminiscence ; en 3 courtes sections : (1) "America - Before the War", (2) "Europe - During the War", (3) "After the War" ; Extrait-Vidéo [création : 2 Novembre 1988, à Londres (Angleterre)]. | 27 | xxxx | +++ | . |
Takemitsu (Toru) | 1981 | A Way a lone (2 violons, alto, violoncelle) [51 ans] | Quatuor à cordes. mélisme musical [création : ()] XXX A Way a Lone [Une Façon seule] (1981) pour quatuor à cordes Informations générales Date de composition : 1981 Durée : 14 mn Éditeur : Schott, Tokyo, nº SJ 1008 Commande: Tokyo String Quartet pour son dixième anniversaire Livret (détail, auteur) : d'après James Joyce Genre Musique de chambre [2 violons, alto, violoncelle] Effectif détaillé violon, violon II, alto, violoncelle Information sur la création Date : 23 février 1981 Lieu : États-Unis, New York Interprètes : le Tokyo String Quartet. Observations Voir aussi version pour orchestre : A Way a Lone II. Deuxième des trois œuvres composées d'après Finnegans Wake de Joyce : Far calls, coming, far !, A Way a Lone, Riverrun) ; Extrait-Vidéo | 14 | xxx | ++++ | . |
Xenakis (Iannis) | 1983 | Tetras (2 violons, alto, violoncelle) [61 ans] | Quatuor-Cordes. Une œuvre vraiment originale (et prenante) où le traitement des 4 instruments à cordes se fait en masse sonore, alors que la polyphonie est la règle ; le titre "Tetras" reprend le chiffre Grec quatre terminé par un s pour signifier "à quatre" ; 9 brèves parties, chacune assez distincte mais avec des rappels épars d'autres parties, qui cataloguent l'éventail des possibilités de dynamiques (glissandi, pizzicati, pointillisme, tenus d'accords, double-cordes, sons extrêmes, à la limite du bruit, couinement-chuchotement, tourbillonnement...) ; la 1ère section est marquée par les glissandi (ondulation en bourdonnement nerveux), la 2ème par des bruits souvent en pizze, avec des notes tenues en arrière plan suraigues, la 3ème par à nouveau des glissandi devenues des siènes jusqu'à un foisonnement, la 4ème, essentiellement pointilliste, la 5ème par une homo-rhythmie typique avec gamme montante et descendante, la 6ème par des glissandi mais sur les chevalets, la 7ème par un duo entre le 1er violon et l'alto, la 8ème par des polyrythmes complexes dans un déchaînement furieux, la 9ème par des trémolos serrés, avant une fin plus sereine ; la pièce qui est devenue un classique du genre a déjà été soumise à plusieurs modèles d'interprétation, soit vibrionnante et exacerbée (véhémente), soit stochastique à la limite du bruit inorganisé (à la création), soit organisée selon des chemins qui s'entremêlent, voire fourmillante dans un tempo plus fiévreux ; dans tous les cas, la pièce est extravertie, joue sur le vertige auditif de l'auditoire (des glissandi tournants), passe par de nombreux épisodes convulsifs, pour se terminer par un abrupt tutti forte, suivi de façon inattendue (et allusive), en une série d'extrêmes pianissimi ; Extrait-Vidéo [création : 8 Juin 1983, à Lisbonne (Portugal)]. | 15 | xxx | ++ | . |
Actualisation : 23-Août-2024
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