Concerts… ajout bienvenu [@mail en bas], si musique > 80% après 1941, pays Francophone, même format de données, avec lien-concert, '*' si création et '0€' si gratuit, max. 180 caractères +++
2024-12-04 - Me (20.00) | Paris_ChampsElysées | Ensemble_LesSiècles_Chœur_Unikanti | Poulenc (Dialogues des Carmélites, opéra, reprise Pi) - …+++
2024-11-25 - Lu (20.00) | Paris_Philharmonie | Modern_ensemble | Goebbels (A House of Call) - …+++
2024-11-21 - Je (20.00) | Paris_Philharmonie | Intercontemporain_ensemble | Grisey (Nout), Saariaho (Oi Kuu, 7 Papillons), Salonen (Meeting), Murail (Lettre Vincent) - …+++
2024-11-17 - Di (19.00) | Paris_Philharmonie_Studio | McVinnie_Namekawa | Glass (Distant Figure, The Poet Acts, Dance 4, Etude 20, 12) - …+++
2024-11-17 - Di (16.00) | Paris_Philharmonie_Studio | Wagner_Vanessa | Dessner, Muhly, Shaw, Skempton (pièces de piano) - …+++
2024-11-16 - Sa (20.00) | Paris_Philharmonie | Richter_Thom _Baillie_Pharoah _Ruisi_Hudson | Richter (In A Landscape, The Blue Notebooks) - …+++
2024-11-16 - Sa (20.00) | Paris_RadioFrance | Philharmonique_RF | Iannotta (strange Bird*), Chostakovitch (Concerto pour violoncelle 2) - …+++
Voici en toute modestie quelques regards liés à l'actualité, sans le recul de la Base de données, ni l'objectivité actualisée des Informations brutes… mais sans partialité.
Seul le dernier texte figure ici (en dessous du tableau), pour les précédents merci de cliquer sur le lien approprié dans le tableau.
Aucune périodicité dans ces textes-analyses-témoignages, mais la volonté d'adresser, au gré de l'actualité, les questions clés
de la Musique Contemporaine (Éditos) et de se faire l'écho (Relevés d'Apprenti) de concerts ou d'évènements marquants (pas tous ! seulement quelques-uns ! et pas les flops fréquents et inévitables pour une Musique en création)… Si vous vous sentez la plume facile selon ses principes, vos contributions seront bienvenues!
Éditorial n°4 : 10 Mars 2024... La lancinante question de la postérité pour les compositeurs de la Musique Contemporaine.
Photo: Yann Robin, pour l'exemple ! |
Deux questions sur trois posées sur ce site Internet ou lors des rencontres impromptues au concert concernent la postérité éventuelle de tel ou tel compositeur contemporain vivant ou mort, c'est dire l'importance du sujet. Autrement dit… qui sont les compositeurs de la musique de notre génération (= d'aujourd'hui) dont le nom et la musique vont survivre après leur mort, comme les quelques autres dits du répertoire. Bien sûr la question procède beaucoup de notre culture de consommation pré-digérée : le consommateur veut de la sélection par des experts pour guider ses goûts. Il veut pouvoir raconter quelquechose et surtout pouvoir en parler à ses "amis", ceux de sa "tribu" (au sens des réseaux sociaux). Mais pas seulement. La lecture des livres et des recueils épistolaires de la Musique Romantique est édifiante : la postérité était déjà un enjeu essentiel et elle le reste. Enjeu important, sujet (pronostic) casse-gueule, mission impossible… tous les amis de la Contemporaine ont essayé de me dissuader d'aborder la question… en bottant en touche. Surtout que j'écris partout sur ce site Internet que c'est la valeur d'une pièce qui guide le choix, la sélection d'un compositeur ou d'une compositrice n'intervenant qu'après. C'est en tout cas toujours ce que j'ai répondu car j'en suis convaincu, c'est (peut-être) la somme de pièces majeures qui crée l'engouement consensuel et permet la postérité du compositeur(trice). Il n'y a bien sûr pas de réponse avec les leçons du passé. Mais aujourd'hui avec tous les tendances paranoïdes, ne pas répondre directement ou répondre seulement indirectement à une question récurrente, entraîne le dénigrement, voire plus le déréférencement (de Google), vous imaginez l'opprobe, le délit de non assistance, même sans danger, donc je vais me lancer à mes risques et périls (donc avec humour distancé, voire iconoclaste, au n-ième degré) ! Oui, pour faire simple, Bach (J.S.) et Mozart (W.A., bien aidé par Milos Forman) sont des incontournables, mais pas des Dieux (j'ose l'écrire) car de leur temps, d'autres compositeurs, aujourd'hui peu ou pas connus, ont écrit des pièces tout aussi mémorables et indispensables, peut-être en moins grand nombre, mais peu importe. Donc pas de solution mimétique, du type applaudimètre (évidemment influencé, donc biaisé) et pas de solution avec la supposée internationalisation de la musique par le disque ou par Internet, et par exemple Scelsi, un autodidacte (princier) qui a laissé à un exécutant le boulot d'arranger et d'orchestrer ses idées, même s'il a été occulté par le landernau musical, a percé par le oui-dire (pas par les enregistrements), bien sûr, autre exemple, Lachenmann, un provocateur, reste incontournable, mais tant décrié alors (plus question aujourd'hui à plus de 80 ans et avec moins de vigueur contestataire de la Société capitaliste), mais personnellement j'ai bien failli ne pas détecter la valeur -oui, à 2 pas de la France- de Sciarrino, un autre auto-didacte… ce qui change les données par rapport au passé, c'est le catalogue par compositeur beaucoup plus restreint que par le passé (sauf exception, Stockhausen, Rihm, mais alors avec davantage de déchet) et la grande diversité de styles concomittants (comme dans d'autres arts, par exemple, la peinture), d'où la possibilité de postérité pour des talents isolés et originaux, ce qui change aussi beaucoup par rapport au passé, c'est mise à part la chanson, la diversité de la musique populaire (avec des génies savants dans le rock-pop comme Jimmy Hendricks, les Pink Floyds, etc.), et l'apparition de 2 genres indépendants, le jazz et la musique de film (mais ce n'est pas de la musique dite "savante", savante étant juste une définition, pas d'ostracisme). et, attention, à une épineuse difficulté par rapport aux compositeurs du passé : chaque nouvelle pièce, pour s'imposer dans le temps, doit faire face à un répertoire toujours plus important, ce qui ne laisserait toujours aujourd'hui aucune chance à Prokofiev ou au dernier Richard Strauss ou plus loin à Verdi (dommage, non ?), et toute nouvelle pièce doit faire face à un environnement auto-destructeur (toujours du neuf, de l'inoui, qui épuise tout le neuf d'avant, à force de chercher du neuf, toujours plus vite). Et bien sûr, il n'y a pas de solution définitive en comparant les innovateurs par rapport aux conservateurs ou les tenants de la tradition du répertoire (melody or not melody, that is the question… et dans la gamme harmonique (Occidentale) ou pas). Donc je vais répondre (enfin)… en clamant d'abord mes limites au "marché" Français (pour les autres, et d'autres cultures, c'est trop difficile de pronostiquer la postérité), mais, allez, une fois, je donnerai des pistes, plus loin. Voilà, il faut se lancer : pour moi, subjectivement et cette période de 80 ans, et seulement pour leur musique (pas pour leur personnalité ni leur position sociétale), il y a surtout VARÈSE (électronique), MESSIAEN (modalité), BOULEZ (sérialisme) et GRISEY (spectralisme), tous des pionniers, un par génération (tous morts). CO… COMMENT, vous ne citez pas, vous négligez untel, et unetelle (attention au #METOO), c'est n'importe quoi. Donc je vais nuancer (vous allez être déçu(e)), en ajoutant MURAIL (vivant, assez âgé) comme co-listier spectral de Grisey (un peu comme Debussy-Ravel), et en prenant encore plus de risque ROBIN (saturation, lui bien vivant, à 50 ans) et BERTRAND (polyrythmique, mort trop tôt), d'autres pionniers pour les 2 générations suivantes (après, ma boule de cristal part en fumée). Encore déçu(e), alors il faut s'expliquer… A mon sens, la postérité reconnaît ceux qui apportent du neuf, mais ce filtre est subjectif… et puis je vous vois venir, lecteur-lectrice narquois(e), c'est biaisé, comme d'habitude, avec ces experts auto-proclamés, il a ajouté-inséré-glissé incognito son chou-chou, inconnu de tout le monde avec Christophe Bertrand, comme tout le monde le fait dans les réseaux sociaux, cela ne mange pas de pain et cela fait de l'auto-plaisir ! Eh bien, non, cela répond juste au critère du neuf, de l'inoui, de l'incomparable. Mais il y a un grand double MAIS : la postérité c'est devant nous quand nous serons disparus, c'est-à-dire avec d'autres critères qui prévaudront alors (souhaitons au moins qu'alors la starisation médiatique actuelle ne soit plus prévalente, même si l'on n'a pas demandé à un compo de contemporaine de signer des chaussures Nike, pour une vie financièrement bien plus facile), et à ce propos de postérité je n'en veux pour preuve que l'exemple de l'automobile… aujourd'hui regardons les carrosseries des voitures d'il y a 50 ans (voire moins), il y en a certaines (peu) qui nous plaisent encore (pourquoi?) et d'autres beaucoup qui sont désuètes, dépassées. Deuxième problème encore plus prégnant que le précédent : la musique ce sont les compositeurs, mais ils ne sont rien sans leurs interprètes qui jouent leurs partitions (fidèlement, c'est un leurre, seulement pour la création… quand, pour les grands effectifs, ils ne se réfugient pas derrière un manque d'inspiration, sans parler de la routine parfois (hum !), donc parlons plutôt des exécutions ultérieures qui ne seront que plus inspirées, inventives, infidèles mais au goût du jour… alors rêvons des pièces qui sont rejouées plusieurs fois par plusieurs groupes distincts, car c'est encore rarissime). Vous insistez ? Quid des "immenses" (je cite) compositeurs Français que sont (par exemple) Jolivet, Dutilleux, Henry, Dusapin, Greif, Dufourt, Escaich, Manoury (etc.), sans oublier des femmes commpositrices (je les aime trop pour en citer certaines et pas d'autres), ou Cavanna (avec un clin d'œil qui l'amuserait) ? Eh bien pourquoi pas ? Avec un autre critère, la musicalité, la tonalité conservée, le compromis tempéré (que sais-je !), et avec d'autres zélateurs tout aussi respectables (la Maison Ronde pour Dutilleux et Hersant comme ex-collègues, les cercles de l'INA pour Henry (et ceux qui privilégient la musique fixée, sans interprètes), les amis-prosélites actifs de Greif ou de Florentz ou d'Escaich qui ont -et pourquoi pas- davantage un pied dans le passé). Par exemple, si le critère de choix est la continuité tonale du répertoire en France (donc, les sériels passent à la trappe avec le trio Schoenberg-Berg-Webern), alors il faut privilégier Connesson, Greif, Escaich (en ligne avec Poulenc et avant). Par exemple, si le critère de choix est la modernité tempérée en France, alors il faut privilégier Jolivet, Dutilleux, Pécou, Dusapin, Dufourt. Mais cela occultera toujours les nombreux Français (plus) modernistes qui ont chacun au moins composé une pièce magistrale à garder au panthéon de la musique (bien exemplifiée sur ce site Internet). Et je veux remercier les Français(es) (alphabétiquement), Amy, Andre, Bancquart, Bedrossian, Béranger, Blondeau (Thierry), Bonilla, Bonnet, Borrel, Bosseur, Campo, Canat de Chizy, Cendo, Chauris, Combier, Criton, Dalbavie, David (Bastien), Durand (Joël-François), Durieux, Giraud (Suzanne), Hervé (Jean-Luc), Hudry, Hurel, Jodlowski, Jolas, Lacaze, Lenot, Leroux, Levinas, Lévy (Fabien), Mâche, Machuel, Mantovani, Maresz, Martin (Laurent), Méfano, Monnet, Narboni, Pattar, Pauset, Pesson, Petitgirard, Radigue, Reverdy, Risset, Roche (Colin), Sighicelli, Singier, Tanguy, Zanési, Zavaro, (presque) tous bien vivants, pas mentionnés dans la postérité ci-dessus (injustement), que l'Histoire remettra peut-être en avant et surtout qui m'ont donné des joies de concerts de créations exceptionnelles (et qui, pour moi, je le redis, elles seules, devraient passer à la postérité, moins les compositeurs eux-mêmes) ! Et dans les autres pays ? Dans les autres pays historiques, on ne prend pas de risques en Allemagne, avec Stockhausen, Lachenmann, Poppe (les mélomanes Allemands ajouteraient peut-être Henze, Zimmermann, Schöllhorn), en Italie, avec Berio, Nono, Romitelli (les mélomanes Italiens ajouteraient peut-être Fedele, Sciarrino, Bianchi, Scelsi, Dallapiccola, Donatoni, aussi Filidei, mais il est trop jeune), en Grèce, avec Xenakis, Aperghis, en UK, avec Britten, Birtwistle, Harvey, Saunders (les mélomanes Anglais ajouteraient peut-être Dillon, Ferneyhough, Davies, Benjamin, Adès, Tippett), en Espagne-Portugal, avec Posadas, Lazkano, Nunes (les mélomanes Espagnols ajouteraient peut-être, Magrané), en Russie, avec Chostakovitch, Ustvolskaya, Khatchatourian (les mélomanes Russes ajouteraient peut-être Denisov, Schnittke), en Europe de l'Est, avec Ligeti (bien sûr), Kurtag, Staud, Mitterer, Lutoslawski, Haas, Radulescu, Pärt, au Japon, avec Takemitsu, Taïra (au moins, pour tous ces pays, car pour quelle raison y en aurait-il moins qu'en France, même si les Français ne savent pas, occupés à se quereller, que la création musicale en France, est en pointe mondialement, et de loin). Reste l'inconnu que représentent les USA… que va-t'il rester de la musique minimaliste (ou répétitive) et de Glass ou Reich ou Adams, qui, déjà, a vieilli avec les interprétations récentes (sauf peut-être de Feldmann), ou de la provoc de Cage, ou du coloriste Crumb ou des mélodistes conservateurs, Barber, Copland et Rzewski, tous tonaux, ou du moderniste Carter, eh bien je ne sais pas (là, je jette mon joker… là-bas il y a le Jazz et la Country, davantage nationaux, qui prédominent). Sans compter, partout, les compositeurs (poussés par chaque Institution nationale) qui rencontrent l'âme d'un peuple (en Pologne, Penderecki et Górecki, en Espagne, Pablo, Gerhard, Halffter (Cristobal), en Russie, Goubaïdoulina, dans les Pays Baltes, Vasks, au Danemark, Abrahamsen, en Finlande, Lindberg, Saariaho, etc.) et sans compter les compositeurs Sud-Américains presque tous immigrés en France ou Allemagne ou Suisse (donc leur postérité nationale est impossible à esquisser, peut-être Campana, Ginastera, Kagel, Matalon). Pour les insatisfaits, cf. la liste très longue de Wiki. Au total, quelle leçon tirer d'autant de fausses réponses ou de non-réponses (le signataire de ces lignes plaide coupable par irresponsabilité). Ne cherchez surtout pas à avoir raison à tout prix (de toute façon nous serons morts quand l'Histoire aura eu le temps de faire ses choix, si elle en fait encore pour la musique classique dite contemporaine, bien après son âge d'or romantique et classique pour les foules, et elle le fera SANS nous, en fluctuant, sans IA, alias intelligence artificielle, mais sûrement avec autant d'influenceurs… et d'injustices flagrantes)… donc oui, carpe diem, allez au concert, demandez aux organisateurs des reprises des pièces qui vous ont enthousiamé(e)s en enregistrement-diffusion, et constituez votre propre panthéon qui sera tout aussi respectable que celui modestement esquissé ici, en tout cas pour vous servir ! A contrario, la postérité que l'on peut supposer a priori bienveillante (ou respectable) est en réalité un aveuglement : bien sûr, certaines injustices peuvent (hypothétiquement) être corrigée dans le futur (comme avec le Baroque ou les débuts du Romantisme), mais ce n'est qu'anecdotique, à la marge, et en réalité depuis les débuts de la Musique Contemporaine, il y a quelques 80 ans, on ne compte plus les centaines de pièces réussies de compositeurs(trices) passés à la trappe sans raison, autre que les caprices du temps. Je le redis CARPE DIEM, au lieu de penser à une postérité incertaine et biaisée ! Jean Huber P.S. : il faudra relire cet édito sur-subjectif dans 25 ou 50 ans (sans moi, en 2050 ou 2075) si Internet existe toujours dans cette forme… prophétique ? partial ? convenu ? indû ? qui sait ? |
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