Concerts… ajout bienvenu [@mail en bas], si musique > 80% après 1941, pays Francophone, même format de données, avec lien-concert, '*' si création et '0€' si gratuit, max. 180 caractères +++
2025-01-06 - Lu (20.00) | Paris_Philharmonie | Intercontemporain_ensemble | Boulez (Mémoriale, Messagesquisse, Sonatine), Bray (ST*) - …+++
2024-12-15 - Di (15.00) | Abesses_Théâtre | Multilatérale_ensemble | Posadas (Ianus), Sciarrino (Venere ), Combier (Cordelia des Nuées, Strands*) - …+++
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COMPO | CRÉA | TITRE | ANALYSE | TPS | VAL | NIV | N |
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Berio (Luciano) | 1960 | Circles (voix de femme, harpe, 2 percussions) [35 ans] | Voix-Harpe (cordes pincées)-Percussion. Le titre indique le caractère circulaire de l'œuvre (ABCBA), basée sur 3 poèmes de Cummings ("Singing", "Riverly is a Flower", "N(o)w") : ce lieder est unique par l'accompagnement des percussions et par l'osmose sans équivalent de la voix (et du poème) et des instrumentistes ; Extrait-Vidéo [création : 1960, à Tanglewood (USA), par Cathy Berberian, et des membres de la Boston Symphony Orchestra]... de la même veine (avec phonèmes, aussi) : "Sequenza III" (pour voix de femme, 1966). | 18 | xxx | +++ | . |
Boucourechliev (André) | 1963 | Grodek (soprano, flûte, 3 percussions) [38 ans] | Chambre (soprano, 3 percussionnistes et flûte). La pièce reprend des extraits d'un des derniers poèmes du Viennois Georg Trackl (au front comme «assistant aux médicaments» lors de la 1ère Guerre Mondiale), dépressif et le désespéré, comme une interrogation sur l'agonie et la mort ; la pièce est expressive, sur-tragique, noire (la nuit accueille les guerriers mourants, la sauvage plainte de leurs bouches cassées), accompagnée d'une flûte stridente et de sonorités métalliques qui rendent compte de la souffrance et de la douleur des victimes de cette boucherie, «ces fils qui ne sont pas nés» ; la musique est attachante, donnant une place large et inhabituelle à la mélodie ; la voix est présente jusqu'aux dernières pages ; là, elle disparaît au profit de la flûte qui la prolonge vers l'extrême aigu ; la voix ne revient plus alors, pour conclure à bouche fermée, après avoir rappelé l'ultime et tragique conséquence de ce rite meurtrier, de cette bataille de Grodek dont Trakl fut le témoin au seuil de la folie ; hélas, aucun extrait vidéo à ce jour [création : 4 décembre 1963, Concerts du Domaine Musical, Paris (France), direction : Pierre Boulez, révisée pour quelques détails, en 1969]. | 8 | xxx | +++ | N |
Boucourechliev (André) | 1996 | Trois Fragments de Michel-Ange (soprano, flûte et flûte en sol, piano) [71 ans] | Chambre-Voix (soprano, flûte ou flûte en sol, piano). Dernière (courte) pièce du compositeur, lumineuse, d'après un court poème de 3 strophes en Italien, avec de fascinants entrelacs de chromatismes et de diatonismes ; toute la pièce set une douce et lente mélopée à la flûte, enveloppant la voix, le piano n'intervient que vers la fin pour souligner le texte (la détresse, l'inéluctable, le désespoir) ; le texte est explicite sur l'amour, ses vicissitudes (cher, je suis somnolent, comme pierre, tandis que les dégâts et la honte dure ; sans voir, sans entendre, il y a une grande fortune; mais ne me réveille pas, parle bas ; amour, ta beauté n'est pas mortelle, aucun visage parmi nous, c'est que vous dessinez l'image du cœur que vous enflammez et que vous tenez avec un autre focus et se déplacer avec d'autres ailes ; le soleil brûle dans la glace froide le feu ; le soleil brûle dans la glace froide, maintenant le feu brûlant est une glace froide, dissous, Amour, l'insoluble, et la mort maintenant, qui était une fête et un jeu pour moi, ce premier amour qui lui a donné le temps et le lieu, dans l'extrême misère, il y a un sérieux obstacle à l'âme fatiguée) ; Extrait-Vidéo [création : 3 Février 1996, au festival Présences de Paris (France)]. | 8 | xxxx | +++ | . |
Fénelon (Philippe) | 1997 | Dix-Huit Madrigaux (6 voix et chambre) [45 ans] | Voix et Chambre (6 voix : 2 sopranos, 1 haute-contre, 2 ténors, 1 basse, et, 4 instruments anciens : violon, alto, violoncelle et théorbe). Sur les Élégies (Duineser Elegien) de Rainer Maria Rilke, un monument de combinaisons vocales comme les plus beaux madrigaux du répertoire (par exemple de Monteverdi), avec parfois des interludes ou des accompagnements instrumentaux optionnels (71 mn avec les interludes), original par son esthétique mêlant-contrastant le style ancien (archaïsant) et le style moderniste (atonal, post-sériel), pour illustrer la grande plainte humaine, le terrible des anges, les Printemps enfuis, les places de Paris, le bonheur de la vie, la hâte du figuier vers son fruit, l'énigme du soi, la vivacité souveraine du désir ; en détail : (1) "Wer, wenn ich schriee" [Qui, si je criais], pour les 6 voix (exacerbé, hanté, fébrile) ; (2) "Ja, die Frühlinge" [Oui, les Printemps], pour 2 sopranos (en écho, nostalgique, éthéré) ; (3) "Stimmen, Stimmen" [Voix, voix], pour 6 voix (enchevêtré, plaintif) ; (4) "Freilich ist es seltsam" [Bien sûr, c'est bizarre], pour 2 ténors (choral, mystérieux) ; (4b) "Prelude", ponctuation au théorbe solo ; (5) "Ist die Sage umsonst" [La légende est-elle vaine?], pour contre-ténor (évasif, contemplatif, avec accompagnement de théorbe) ; (6) "Jeder Engel ist schrecklich" [Tout ange est terrible], pour 6 voix (effrayant ou apaisé, avec accompagnement de cordes frottées) ; (7) "O des Blutes Neptun" [Ô Neptune de sang], pour contre-ténor et ténor (entrelacements, avec accompagnement instrumental) ; (8) "O Bäume Lebens" [Ô Arbres de vie], pour 6 voix (doux, panthéiste) ; (8b) "Elegie", ponctuation au violoncelle solo (belle partita de 4 mn) ; (9) "Sieh, die Sterbenden" [Vois, les mourants], pour soprano, ténor et basse (plaintif, accablé, résigné) ; (10) "Plätze, O Platz in Paris" [Des lieux, Ô un lieu à Paris], pour 6 voix (jubilatoire, narratif) ; (10b) "Bergamasque", ponctuation expressioniste aux instruments (hommage à la suite éponyme de Claude Debussy?) ; (11) "Feigenbaum" [Figuier], pour 6 voix (étiré et tendu) ; (12) "O Mütter der Helden" [O mères des héros], pour basse (éloquent, aimant, avec accompagnement de l'alto et du violon) ; (13) "Hiersein ist herrlich" [Être ici est merveilleux], pour 2 sopranos et 2 ténors (heureux, enjoué) ; (14) "Jede dumpfe Umkehr der Welt" [Chaque renversement terne du monde], pour contre-ténor (abattu, accablé, revendicatif, avec accompagnement du violon) ; (14b) "Phantasie" [Fantaisie], ponctuation aux instruments (dansante comme une sarabande de Bach) ; (15) "Mit allen Augen" [Avec tous les yeux], pour soprano et basse (recueilli, puis dialogué avec ferveur) ; (16) "Sind wir vielleicht, hier" [Sommes-nous peut-être ici?], pour 2 ténors (en choral, jouant sur les différences de tessiture, interrogateur) ; (16b) "Canso" [Chanson à strophes Occitane], ponctuation aux instruments (élégiaque, abandonnée à elle-même) ; (17) "Dass ich dereinst, an dem Ausgang" [Que je vais un jour, vers la sortie], pour 6 voix (en supplique quasi-immobile) ; (17b) "Lamento" [Je me lamente], ponctuation aux instruments (erratique, éteint) ; (18) "Wir waren, ein Grosses Geschlecht" [Nous étions, une sexualité épanouie], pour 6 voix (bienheureux et bien heureux) ; une musique qui glorifie les voix (en toute délicatesse et subtilité) en lorgnant vers le passé... avec tout le confort moderne ; à noter : la pièce est écoutable dans son entier sur le site du compositeur en cliquant sur «Discographie» puis sur la pochette illustrant le compositeur assis devant une frise d'un monument ancien [création : 11 Mars 1997, au Festival Archipels, Genève (Suisse)]. | 53 | xxx | +++ | . |
Henze (Hans Werner) | 1964 | Being Beauteous (voix, harpe, 4 violoncelles) [38 ans] | Voix et Chambre (1 soprano solo [colorature], 1 harpe, 4 violoncelles). La pièce est une quintessence du chant avec un accompagnement instrumental inhabituel, composée d'après le court poème éponyme, tiré des «Illuminations», d'Arthur Rimbaud [poème intégral : «Devant une neige un Être de Beauté de haute taille. Des sifflements de mort et des cercles de musique sourde font monter, s'élargir et trembler comme un spectre ce corps adoré: des blessures écarlates et noires éclatent dans les chaires superbes. Les couleurs propres de la vie se foncent, dansent, et se dégagent autour de la Vision, sur le chantier. Et les frissons s'élèvent et grondent, et la saveur forcenée de ces effets se chargeant avec les sifflements mortels et les rauques musiques que le monde, loin derrière nous, lance sur notre mère de beauté, - elle recule, elle se dresse. Oh ! nos os sont revêtus d'un nouveau corps amoureux. Ô la face cendrée, l'écusson de crin, les bras de cristal ! Le canon sur lequel je dois m'abattre à travers la mêlée des arbres et de l'air léger !»] ; la pièce répond musicalement au texte illuminé sur la beauté parfaite par un hédonisme sonore incomparable, un véritable hymne à l'amour absolu ; elle s'ouvre puis se développe dans l'alanguissement épanoui (adagio), avec la voix accompagnée ou éclairée de violoncelle(s), parfois irisée par la harpe (au son moins grave), pour former une mélopée étirée ; même si elle est en un seul tenant (les strophes du poème sont séparées par de courts interludes instrumentaux purs), elle semble muter vers la fin du 1er tiers (blessures écarlates) vers un ton plus passionné, presque impatient ; pour la dernière strophe, la sérénité alanguie revient (avec en plus un ostinato doux) jusqu'à se figer ; une pièce majeure, très expressive, qui emporte dans un monde de beauté et de rêve ; Extrait-Vidéo [création : 12 Avril 1964, Berlin (Allemagne)] | 15 | xxxx | +++ | N |
Huber (Klaus) | 2006 | Miserere hominibus (voix et ensemble) [82 ans] | Voix-Chambre (2 sopranos, 1 mezzo-soprano, 1 contre-ténor, 2 ténors, 1 basse, et 1 flûte ou 1 flûte alto, 1 flûte basse, 1 clarinette ou 1 clarinette basse, 1 théorbe (ou 1 guitare en tiers de tons, 1 harpe, 1 alto, 1 violoncelle, 1 contrebasse). Une pièce à l'effectif symbolique, 7 voix solistes et 7 instruments, écrite au nom des opprimés, et associant des textes, soit religieux (Catholique, du Vendredi Saint), le Psaume 52 ou l'Agnus Dei, soit laïcs et critiques, d'Octavio Paz (El canto roto), Mahmoud Darwisch (Murale), Carl Amery (Global Exit (Die Kirchen und der totale Markt) ; c'est quasiment un oratorio à vocation politique qui condamne la croyance aveugle en la croissance économique et un certain capitalisme ; comme toujours, le compositeur affectionne la gravité et la pudeur, la ferveur collective, les tons doux, mais déterminés, ce qui donne à cette imploration, à cette supplique, une force sans égale et crédibilité (espérons à terme pas trop lointaine), avec honnêteté et engagement envers des idéaux humanitaires ; la musique est, bien sûr, souvent microtonale (sonorités Arabes) et en plus elle utilise les entrelacements complexes des voix et des instruments basées sur la polyphonie des 15ème et 16ème siècles ; l'ensemble est globalement introverti, humble, mais avec quelques éruptions effroyables pour un appel à Dieu, mais aussi à plus d'humanité ; hélas, aucun extrait vidéo à ce jour [création : 26 Août 2006, à Lucerne (Suisse)] | 50 | xxx | +++ | . |
Young (La Monte) | 1964 | The Tortoise, His Dreams and Journeys (voix, divers instruments, ondes sinusoïdales) [29 ans] | Voix-Chambre-Electronique (saxophone sopranino, saxophone soprano, vocal drone, 1 violon, 1 alto, son sinusoïdaux à l'oscilloscope). La pièce, malgré sa relative brièveté, revendique 8 sections avec des titres à rallonge ; 1. "Prelude to The Tortoise" est une introduction planante, lente, immersive ; 2. "The Tortoise Droning Selected Pitches from The Holy Numbers for The Two Black Tigers, The Green Tiger and The Hermit" ; 3. "The Tortoise Recalling The Drone of The Holy Numbers as They Were Revealed in The Dreams of The Whirlwind and The Obsidian Gong and Illuminated by The Sawmill, The Green Sawtooth Ocelot and The High-Tension Line Stepdown Transformer" ; 4. "The Obsidian Ocelot, The Sawmill, and The Blue Sawtooth High-Tension Line Stepdown Transformer Refracting The Legend of The Dream of The Tortoise Traversing The 189/98 Lost Ancestral Lake Region Illuminating Quotients from The Black Tiger Tapestries of The Drone of The Holy Numbers" ; 5. "The Ballad of The Tortoise or Pierced Earrings/-Drone Ratios transmitting" ; 6. "The Manifestation of The Tortoise Center Drifting Obsidian Time Mists through The Synaptic Stepdown Barrier" ; 7. "The Celebration of The Tortoise" ; 8. "Tortoise" ; cependant, en réalité la pièce n'est qu'un flux continu et fusionnel, sur quasiment 1 seule note majeure (avec micro-intervalles), avec d'infimes variations, sans compter un instrument retardé et la voix qui apparaissent de manière impromptu et disparaissent tout autant, et donc les différents titres ne sont que pure provocation ; selon le script, Bouddha apparait sous la forme d'une tortue, un bateau transportant un groupe de marchands chavire et les marchands sont jetés à l'eau, puis Bouddha sauve les marchands et les transporte à terre sur son dos, et comme la tortue est fatiguée et s'endort, les marchands affamés essaient de tuer la tortue en lui jetant des pierres, mais la carapace de la tortue la protège, alors par compassion pour les marchands, la tortue se retourne sur le ventre et se sacrifie pour eux ; la pièce, enfin, s'éteint doucement et lentement, le scarifice achevé (avec un briin d'humour) ; Extrait-Vidéo [création : 1964, ()] . | 18 | xxxx | +++++ | . |
Actualisation : 23-Août-2024
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