Concerts… ajout bienvenu [@mail en bas], si musique > 80% après 1941, pays Francophone, même format de données, avec lien-concert, '*' si création et '0€' si gratuit, max. 180 caractères +++
2025-03-11 - Ma (20.00) | Metz_CitéMusicale | Diotima_quatuor | Britten (quatuor 1), Debussy (quatuor), Mochizuki (ST*) - …+++
2025-03-07 - Ve (20.00) | Paris_Philharmonie | Philharmonique_RF_orchestre_Choeur_RF | Gordon (concerto clarinette*), Chostakovitch (Symphonie 7 Léningrad) - …+++
2025-02-20 - Je (20.00) | Paris_Philharmonie | Intercontemporain_ensemble | Boneh (Quand j'étais mort*), Matalon (Princesse aux huîtres) - …+++
Voici en toute modestie quelques regards liés à l'actualité, sans le recul de la Base de données, ni l'objectivité actualisée des Informations brutes… mais sans partialité.
Relevé d'Apprenti n°23 : 30 Décembre 2019... Jean-Claude Risset, le compositeur le plus innovant de sa génération est Français (colloque au CDMC).
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Le titre peut paraître surprenant, mais l'affirmation est reconnue partout, même aux USA Jean-Claude Risset qui est mort en toute discrétion (et brusquement) le 21 Novembre 2016 à Marseille à l'âge de 78 ans est accepté par ses pairs, chercheurs, musicologues et compositeurs comme ayant:
Le colloque en son honneur au Cdmc (La Villette, Paris), les 23 et 24 Novembre 2018, à l'occasion des 80 ans de sa naissance {selon l'ancienne formule du CDMC avant son annexion par le groupe Musique Nouvelle en Liberté, avec la bénédiction de l'Etat et de la SACEM) confirme la personnalité à part du compositeur-chercheur-musicien (un colloque mis en ligne intégralement mi-2019 : ICI). Voici en synthèse des éléments de portraits que l'on peut retenir (je l'ai assez bien connu, car les discussions avec lui ont toujours été ouvertes et approfondies, par example sur la dualité de la justification de la musique, dans l'oreille ou dans les mathématiques), mais ses concerts en région Parisienne -et donc les occasions- malheureusement ont été trop rares) : - un compositeur important, incontournable, un homme de sciences, un pionnier, l'un des très rares chercheurs-théoriciens qui n'a pas occulté la musique pour la science pure ou la démonstration brillante-stérile (ses compositions sont certes des «milestones» dans la recherche de l'innovation sonore, mais sans jamais abandonner la musicalité, donc en ménageant création-ambition artistique libre et rigueur scientifique) ; - un jeune homme, à ses débuts, alors élève de Jolivet, qui hésite entre l'électronique (version Schaeffer) et le néo-sérialisme (Boulez), entre le GRM et le Domaine musical (Jolivet est aussi membre de son jury de thèse, et comme lui, Risset est aussi passionné d'ethno-musicologie, ayant visité avec sa famille plusieurs fois les réserves Indiennes notamment celles des Hopis) ; - un homme indépendant mais rivé à l'amitié-fidélité (par exemple, il a démissionné de l'IRCAM sans tempête (4 ans après son arrivée, en 1979, en même temps que Vinko Globokar et David Wessel), assez malheureux, pour cause de rythme trop stressant, trop rapide, mais il y est resté différemment et a continué à soutenir ses activités en tant que membre de son conseil scientifique (c'est bien un homme impartial, voulant une 3ème voie entre l'avant garde -sérielle et spectrale- et la post-modernité) ; - un homme d'une ouverture d'esprit et d'une bienveillance inhabituelles, actif mais réfléchi (il est co-fondateur et Président de l'Acroe, Association pour la Création et la Recherche sur les Outils d'Expression, depuis 1987 jusqu'à sa disparition, un projet typiquement transversal et non partisan) ; - un homme (hors panégérique) généreux (tendresse), sympathique (modéré, conciliant), modeste (avec modération), affable sans agressivité, fidèle, souple (aimant le participatif), pseudo-solitaire (pas plus de 2 ou 3), se contrôlant (pas toujours) et, comme beaucoup de compositeurs, de convictions, ému par les drames de l'humanité (depuis sa 1ère pièce "Little Boy"), sans oublier, selon ses proches, son humour potache (transposé dans certaines pièces) ; - un «doer» autant qu'un concepteur-théoricien (il a composé autour de 70 pièces sans redite, publié d'innombrables articles et livres, et participé à de nombreux colloques partout dans le monde (déjà 3 rencontres-colloques au le CDMC de son vivant), tout en résidant à la fois en France et aux USA ; - un pédagogue (ses explications sur les illusions sonores sont des modèles de clarté… pour des fondements musicologiques pas simples (voir Extrait-Vidéo I, une démo avec le compositeur lui-même, au Yamaha Disklavier, ou bien, Extrait-Vidéo II, avec construction progressive et visuelle de l'argumentation ; - et bien sûr, un chercheur agrégé de physique à 23 ans (en 1961) et docteur en sciences physiques en 1967, Médaille d'or du CNRS en 1999 et Grand Prix de la musique en 1990 (professionnellement, directeur de l'informatique musicale au LMA, département du CNRS, pendant très longtemps) ; De ses compositions, pas si rares que cela, compte-tenu de ses charges multiples, il faut retenir et écouter (liste chronologique) : "Computer Suite From Little Boy" (bande), 1969, avec contraste entre hauteur spectrale et hauteur tonale "Mutations I" (1969-1973, pour ordinateur avec modulation FM, avec ensemble pour la version II), 1969… un must de la musique électroacoustique (fixée), pour s'engager dans un labyrinthe de l'écoute "Dialogues" (pour 4 instrumentistes et bande avec Music V), 1975, une imitation synthétique des sons instrumentaux, avec trilles fusées et un phrasé typique Boulézien, dans le cadre d'un antagonisme mathématique entre les visions de Pythagore et Aristoxène "Inharmoniques" (soprano et bande), 1977 où l'inharmonicité pose la question du bruit vs. la musique, avec des sons vocaux par pur jeu de voyelles sur un son tenu) "Trois Moments Newtoniens" (bande seule avec instruments), 1978 "Mirages" (ensemble et bande), 1978, en 3 parties, hélas non écouté en concert "Songes" (bande), 1979, avec ses réveries chatoyantes et son sens du phrasé (sans les habituelles tapisseries décoratives) "Passages" (pour flûte et bande), 1982, jeu de temporalité "Sud" (bande), 1985, sa pièce la plus célèbre, hors les sommets du piano, avec plusieurs modèles enregistrés (donc sons concrets) dans les calanques de Marseille (la nature est refusée en tant que telle, c'est plutôt les processus qui font naître les sons de la nature) "Voilements" (saxophone ténor et bande en duo), 1987, marqué par la complicité entre instrumentiste et machine "Attracteurs étranges" (pour clarinette et sons de synthèse), 1988, au son gelé, avec synchronie et asynchronie et un mouvement improvisé (idem à "Voilements") "Phases" (1988, pour grand orchestre), 1988 "Huit Esquisses en duo" (pour un pianiste), 1989, jeu entre l'interprète et son double imaginaire (régi par ordi) "Rounds" (pour piano), 1990 "Trois Etudes en duo" (pour un pianiste), 1991 (idem aux "Esquisses") "Triptyque" (1991) concerto pour clarinette et orchestre 1991 "Trois Etudes pour la Main gauche" (pour piano acoustique interactif type Yamaha Disklavier), 1993 "Invisible Irène" (1995, pour ordinateur, avec imitation de la voix soprano), 1995 "Nature contre Nature" (percussions et ordinateur), 1996 "Plectre" (pour piano acoustique interactif type Yamaha Disklavier), 1996 "Mokee" (pour voix de basse ou soprano, piano et sons fixés sur support ad libitum) [Mort], 1996 "Elementa" (bande, pour sons fixés sur support quatre pistes), 1998, pour la palette spectrale "Rebonds" (2000), pour piano interactif (type disklavier Yamaha), connecté à un ordinateur et percussion, 2000 "Tri-IX" (pour piano), 2002 "Escalas" (2002, pour grand orchestre), 2002 "Echappées" (pour harpe celtique et traitement numérique en temps réel), 2004 "Oscura" (soprano et bande), 2005 "Schèmes" (2007, concerto pour violon et orchestre), 2007 "Multiples" (pour piano et électronique), 2009 Mais, et c'est là que le bas blesse… mis à part les pièces purement électronique (= électroacoustiques), fixées, souvent disponibles en CD ou sur les plate-formes en ligne, le reste de son catalogue est quasiment inconnu (sauf des auditeurs des concerts de création, 1 à 3 fois) et c'est bien tout. Une situation qui allie indigence, indignité, typiquement Franchouillarde… qui est parfaitement illustrée par la diatribe survenue à la fin du colloque du CDMC, coordonné avec bienveillance par Mme Marta Grabocz, une spécialiste du compositeur, où les participants ne sont pas parvenus à se mettre d'accord sur un projet de rassembler-organiser-éditer toutes les nombreuses archives de Risset (40 cartons !), y compris les partitions, et de les mettre sur Internet et le débat final m'a paru tourner en rond ; la faute a été rejetée sur les tiers et c'est éminemment dommage, et dommageable à la postérité de Risset, improbable s'il n'est pas joué (d'ailleurs, le concert du 23 Novembre 2018, autour du colloque, n'est pas disponible à l'écoute, contrairement aux usages du CDMC ou quelque part (INA?), car la captation vidéo du concert a été bloquée pour des questions de droits {«la consultation de cette archive sur place au CDMC peut être envisagée sur place, à Paris, dans la mesure où il s'agit d'un document hors catalogue, en prenant rendez-vous», dixit}. Et la dernière actualisation, à ce jour, de son portrait dans la base de données de l'IRCAM date du 6 Janvier 2012 ! Pour le futur immédiat (une fois son catalogue fixé et imprimé), souhaitons des concerts de toutes ses pièces pour piano, de son "Mokee", de ses "Mirages" et de plusieurs pièces pour soprano (ou instrument solo) et bande, et par curiosité, d'un des ses concertos, car tout compositeur quel qu'il soit n'existe dans la mémoire collective, au moins un temps, que grâce à des interprètes inspirés et volontaires disposant de partitions ! Jean Huber, 30 Décembre 2019 - 28 Avril 2020 Addendum, 13 Juin 2020 : commentaires-témoignage libres par Olivier Class, «Jean-Claude Risset au quotidien»… Le nom de Jean-Claude Risset évoque la naissance du son numérique, les expériences sur la synthèse, l'implication de l'ordinateur dans la création musicale, la psycho-acoustique, une réflexion scientifique rigoureuse, mais aussi une œuvre musicale forte. A priori, ses travaux semblent donc ne concerner que certains créateurs et musicologues, un public spécialisé, donc restreint. Pourtant, ce son numérique nous accompagne au quotidien. En effet, les travaux de Risset sur la synthèse ont permis une meilleure (et bien plus précise) connaissance de l'acoustique et de la manière dont nous percevons le phénomène sonore. Dès lors, il a été possible de l'enregistrer avec une très haute qualité et surtout de le transmettre par le biais d'Internet. On connaît la suite : des sociétés ou des plateformes comme Apple, Deezer ou Spotify (pour ne citer que les plus connues) vendent de la musique en ligne, que nous téléchargeons sur nos smartphones ou autres supports connectés. Ces appareils permettent d'ailleurs de s'enregistrer ou de se filmer en toute simplicité, grâce à des applications plus ou moins sophistiquées, gratuites ou payantes. Même le montage est à portée de main de tout un chacun avec des logiciels très intuitifs (eux aussi, gratuits ou payants). Je n'ai connu Risset que brièvement et je ne suis pas un expert de ses nombreux champs de recherche. J'ai fait sa connaissance en 2011, grâce à Márta Grabócz dans le cadre de l'édition d'une compilation de ses nombreux écrits. Quand je pense à tout ce que ses recherches et travaux ont permis de réaliser, qu'ils ont été la base de tant de choses de notre quotidien au XXIe siècle, je ne suis que plus impressionné par la gentillesse et la simplicité de ce grand Monsieur. Lorsque je lis le portait qu'il dresse de Max Mathews, son chef lors de ses deux séjours aux Bells Lab dans les années 1960, j'ai l'impression de voir en fait le portrait de Risset, comme si, reconnaissant de la générosité de Mathews, il se comportait comme lui : humble, généreux, sans faux-semblant, ni orgueil. En ce mois de Juin 2020, alors que les conservatoires et écoles de musique peuvent rouvrir (partiellement) leurs portes, je fais le bilan de cette période si particulière de confinement que nous avons vécue depuis la mi-Mars. Comme de nombreux collègues, j'ai mis en œuvre une «continuité pédagogique virtuelle», afin de garder un lien avec mes élèves. Je leur envoyais des partitions à travailler, des exemples sonores, des guides audio-visuels de partitions, des karaokés réalisés à l'aide de logiciels de gravure / séquenceurs avec des sons de synthèse (sons MIDI, Garritan, etc.). Ils se sont enregistrés ou filmés et m'ont renvoyé leurs travaux, que j'ai parfois pu monter pour réaliser un petit ensemble. D'autres collègues ont enseigné en visio-conférence, ont utilisé de nombreux outils de communication, ont envoyé des liens pour écouter telle ou telle musique en rapport avec leur cours. Ainsi, grâce aux possibilités du numérique, nous avons pu rester en contact avec nos élèves et leur apporter une liberté virtuelle pendant ces longues semaines d'enfermement, enrichir nos échanges et notre palette d'outils pédagogiques. Pour les enfants et les ados, qui ont toujours vécu avec internet et les réseaux sociaux, tout cela semble naturel : c'est normal, ça a toujours existé. Les collègues et élèves de ma génération ou plus âgés et moi-même, avons vécu la révolution d'internet et du numérique, avons connu le monde d'avant. Avec ces questions que personne n'ose poser : d'où ça vient, comment c'est possible, comment ça fonctionne ? On pense bien sûr aux technologies de l'enregistrement et de la diffusion qui donnent aujourd'hui des résultats tellement réalistes que l'on oublie qu'il s'agit avant tout de quelque chose de virtuel, qui est numérisé, codé en chiffres, en information, puis décodé par des logiciels spécialisés. Mais avant tout, cela a été rendu possible, car des chercheurs comme Jean-Claude Risset, Max Mathews et John Chowning, les trois pères du son numérique les plus connus des musiciens et des musicologues, ont posé une base scientifique solide quant à la compréhension du phénomène sonore, son comportement et la manière dont nous le percevons, grâce à leurs travaux sur la synthèse numérique, la psycho-acoustique ou encore leur réflexion quant à la question de la notion de virtuel. Dès lors, et les technologies progressant sans cesse, de nombreux usages devenaient possibles. |
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